Texte original
L’eternel Temps de degré en degré
Conduit les pas de noz promptes années,
Et à chaque âge a ses loix ordonnées
Pour les façons qu’il faut suyvre à son gré :
Ainsi Macrin jeune & deliberé
Chanta d’Amour les folastres menées :
En l’âge d’homme il chanta les armées
Du dernier Roy par la France pleuré.
Grave en vieillesse il chantoit du Messie
Les faict, la mort, & la suyvante vie,
Quand au doux vent d’un si divin parler,
Qui resentoit son immortel merite,
Il se traça la voye parmi l’ær,
Qui dan’ les Cieux a son ame conduite.
Texte modernisé
L’éternel Temps de degré en degré
Conduit les pas de nos promptes années
Et à chaque âge a ses lois ordonnées
Pour les façons qu’il faut suivre à son gré.
Ainsi Macrin, jeune et délibéré,
Chanta d’Amour les folâtres menées.
En l’âge d’homme, il chanta les armées
Du dernier Roi par la France pleuré.
Grave en vieillesse, il chantait du Messie
Les faits, la mort et la suivante vie,
Quand au doux vent d’un si divin parler,
Qui ressentait son immortel mérite,
Il se traça la voie parmi l’air,
Qui dans les Cieux a son âme conduite.
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Pour ce texte dans l’édition de Jean Brunel, voir cette page. Le poème est tiré du Salmonii Macrini Iuliodunensis Tumulus de 1558.